Journée d’étude sur la formation de l’ALN à l’ANP : Modernisation et professionnalisation”

Journée d’étude sur la formation de l’ALN à l’ANP : Modernisation et professionnalisation”
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“La formation de l’Armée de libération nationale (ALN) à l’Armée nationale populaire (ANP)” est le thème de la journée d’étude organisée hier par la commission de défense nationale de l’APN au Cercle national de l’armée (Beni Messous).

Cette rencontre animée par de hauts cadres de l’ANP a vu la présence notamment de parlementaires, de cadres de différents corps de sécurité (police, gendarmerie), d’association de la société civile. Les participants à cette rencontre dont l’objectif est de contribuer un tant soit peu à diffuser l’esprit sécuritaire ont eu droit à un débat de haut niveau à travers les communications, la projection d’un film audiovisuel, centré sur le thème de la formation, et les interventions ayant suivi les exposés.

Les témoignages d’acteurs de la glorieuse guerre de Libération nationale qui ont continué à servir la nation après l’indépendance ainsi que les analyses présentées par de jeunes cadres de l’ANP sur un thème d’importance, en l’occurrence la formation, ont mis en évidence l’importance des valeurs (amour de la patrie, sens du sacrifice, dévouement, intégrité…), l’effort colossal consenti par l’Etat pour l’émergence d’une armée moderne capable de remplir convenablement ses missions complexes à l’heure des nouvelles technologies et de l’apparition de fléaux planétaires, notamment le fléau du terrorisme.

La rencontre a été aussi une opportunité pour donner un aperçu sur les efforts entrepris par les différents services spécialisés de l’ANP pour relever le défi de la modernisation et de la professionnalisation conformément au choix stratégique fait par les armées modernes. L’évocation de ce qu’a été la formation dans les rangs de l’ALN durant la période de la guerre de Libération nationale n’a pas manqué de susciter beaucoup d’émotion. Au handicap du manque de moyens, du faible niveau de savoir dans le maniements des armes, les formes de combat (organisation d’embuscade…), la tactique, etc., répondait la force de la foi dans la juste cause, la détermination, le sens du sacrifice qui animaient les djounoud aiguisés par la soif d’apprendre auprès des chefs, d’où des progrès rapides dans l’utilisation des armes arrachées à l’ennemi, les soins aux blessés et tout le savoir indispensable à tout combattant. L’intervention de Mohamed Ramdani, colonel à la retraite, a souligné le travail louable accompli par les formateurs au niveau de la base de l’Est et de la base de l’Ouest, de même qu’il a mis en évidence les enseignements tirés des différentes formes de guérilla en Chine, au Vietnam, en Corée. Les commémorations ayant porté sur la formation militaire au sein de l’ANP de 1962 à nos jours présentées par les lieutenants-colonels Merdaci Faïçal et Ben Slaïm Ali ont fait apparaître le choix stratégique des responsables du pays de développer le système de formation de notre armée un choix se traduisant par la création de nombreuses grandes écoles prestigieuses de par leur dotation en moyens pédagogiques modernes en plus du renforcement des ressources humaines par un encadrement de haut niveau.

Des établissements de formation modernes comme l’Académie militaire inter-armes de Cherchell, l’ENITA, l’école supérieure de guerre de Tamentfoust, les écoles de formation de l’armée de terre au nombre de sept, l’école des Cadets de la révolution, etc., ont permis la sortie de plusieurs promotions de cadres militaires nationaux, mais aussi de cadres militaires de pays africains.

Outre la dotation en moyens pédagogiques modernes, des réformes ont été introduites dans le système de formation pour prendre en considération les données nouvelles au plan régional, les adaptations liées à l’évolution des technologies et les aspirations de notre société, l’objectif étant d’assurer à nos officiers une formation de qualité où le savoir technique se conjugue avec l’adhésion à des valeurs confortée par le legs civilisationnel. Le travail accompli dans le cadre de la modernisation et de la professionnalisation se basant sur la qualité et l’efficacité de la formation traduit toute la volonté des plus hauts responsables à contribuer à l’émergence d’une armée moderne capable d’accomplir ses nobles missions de préservation de l’indépendance du pays et de défense de son intégralité territorial, comme l’a souligné M. Mohamed Yerfaâ, président de la commission de défense de l’APN.

A noter qu’un certain nombre de personnalités, dont le Président de la République, ministre de la Défense et chef suprême des forces armées, M. Guenaïzia, vice-ministre de la Défense, M. Abdelaziz Belkhadem, secrétaire général du FLN et représentant personnel du Président de la République ont été honorés lors d’une cérémonie à l’issue des travaux.

De l’ALN à l’ANP

La formation au sein de l’Armée nationale populaire (ANP) s’inscrit dans la tradition de l’Armée de libération nationale (ALN) dans ce domaine et tend à se mettre au diapason des exigences de modernisation en intégrant les nouvelles technologies.

Intervenant lors d’une journée parlementaire sur « La formation militaire : de l’ALN à l’ANP », organisée par la commission de la défense à l’Assemblée populaire nationale, le lieutenant-colonel Fayçal Merdaci a relevé que « la formation au sein de l’ANP, héritière de l’ALN, est gérée à un rythme impliquant une adaptation permanente aux développements technologiques et qui détermine fondamentalement les politiques de recrutement, de formation et d’entraînement ».

Il a évoqué, dans ce cadre, les nouveaux défis que l’ANP doit, outre ses missions traditionnelles, relever, à savoir la lutte contre les crimes transnationaux, notamment la lutte antiterroriste et l’émigration clandestine.

Ces nouvelles missions ont impliqué pour l’Armée de nouvelles obligations au plan de la formation, notamment dans les nouvelles technologies de l’information et de la communication, et du commandement.

Le lieutenant-colonel Merdaci a ajouté que l’appareil de formation de l’ANP a connu une dynamique permanente depuis l’indépendance.

A cet effet, il a passé en revue les différentes étapes du processus de formation et de modernisation au sein de l’ANP depuis 1962.

Il a ainsi abordé le conditions ayant présidé à la création de l’Académie interarmes de Cherchell, l’institution du service national en 1969 et la période allant de 1976 à 1983, qui a vu l’intégration de nouvelles connaissances à travers la formation dans les écoles militaires de l’ex-Union soviétique.

Dans son exposé sur les différentes étapes du développement de la formation au sein de l’ANP, le lieutenant-colonel Merdaci a cité, également, la période allant de 1983 à 1991, ayant vu la création d’écoles supérieures, la période allant de 1992 à 2004, marquée par la décentralisation de la formation et, enfin, la période allant de 2005 à ce jour, caractérisée par l’intégration d’équipements modernes dans les structures de formation.

Il a mentionné aussi la mise des écoles supérieures de l’ANP sous tutelle pédagogique du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, faisant qu’il est exigé, désormais, un niveau déterminé pour accepter les nouveaux bacheliers. Le colonel à la retraite Mohamed Ramdhani a rappelé, pour sa part, les modalités arrêtées par l’ALN dans la formation des moudjahidine durant la guerre de Libération nationale.

Cet ancien moudjahed, ex-officier de l’ANP, a indiqué que la formation au combat a commencé en Algérie dès la création de l’Organisation spéciale (OS) qui a confié ce volet à Belhadj Djillali.

Il a précisé que la formation de nouvelles recrues durant les premières années de la Révolution du 1er Novembre 1954 se faisait grâce aux militants nationalistes formés dans les écoles militaires de l’Armée coloniale ou ceux ayant reçu une formation au sein des centres de l’OS. S’agissant des écoles et centres de formation implantés aux frontières Est et Ouest du pays, après le Congrès de la Soummam en 1956, le colonel Ramdhani a indiqué qu’il en existait 15 au niveau de la Base de l’Est et 12 au niveau de la Base de l’Ouest.

Il a ajouté que grâce à ces écoles et centres de formation, l’ALN a pu mettre en place 37 bataillons d’infanterie, 14 compagnies, 10 batteries d’artillerie, 12 bases de logistiques et de ravitaillement et 70 stations de télécommunications.